Les Chantiers du RDNP

Par quel bout commencer? Telle est la Grande Question que se pose Mirlande Hyppolite Manigat face à la multiplicité, la diversité et l’imbrication des fronts d’intervention. En effet il nous manque de tout et nous avons des besoins urgents à satisfaire. Nous ne pouvons pas passer 5 ans à procrastiner, chanter, danser avec le ventre vide. De nos jours, la manne ne tombe plus du ciel. "Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front" disait Dieu à Eve,(Genèse 3:19). En d’autres termes si tu veux vivre, tu travailleras.

Attendre qu’une main étrangère nous tende l’aumône est la preuve la plus dégradante d’un manque de dignité humaine. La Femme Politique, excellente planificatrice des besoins de sa Grande Famille, soucieuse du bien-être de la Maison Nationale et par dessus tout du ventre de ses Habitants choisit d’abord les axes de Développement Industriel dont les retombées seront favorables, par étapes planifiées sur d’autres filières. En donnant d’abord du travail il sera possible à partir des profits tirés du succès des projets initiaux de générer l’épargne insispensable au financement des étapes successives de la croissance économique.

Le plus grand mérite du Développement Industriel c’est d’être un grand Fournisseur d’emplois. Dans le Cahier de Charges du RDNP, le Travail Productif et Rénumérateur est la Priorité des Priorités. Partant de cette hypothèse, le Programme du RDNP: CHANGER LA VIE, soulève deux questions fondamentales en apportant les réponses approriées:

"Quel type d’industrie à favoriser chez nous, fournisseur d’emplois, c’est-à-dire gros utilisateur de cerveau et de bras donc à plus forte intensité de travail (labor intensive = bras) que  capital (capital intensive = machine)."  Pour le moment, par conséquent l’automation ne devrait pas être notre préoccupation première, bien qu’en théorie ce facteur de productivité soit désirable. D’autre part, on a beau mettre en avant la nécessité de donner du travail, ce qui importe au moins autant, ce sont les conditions de travail car il y avait beaucoup de travail à l’époque coloniale, mais c’était dans l’esclavage et uniquement dans l’agriculture.

Si nous avons résisté à l’idée facile, traditionnelle, communément admise, que la politique de la terre est la seule vraie et que le premier et le dernier mot du développement haïtien serait l’agriculture d’abord, ensuite, encore et toujours, c’est que tout en accordant à la croissance de production du secteur primaire ce que nous ne croyons pas que l’agriculture doive être le seul moteur du développement haïtien. Nous croyons plutôt qu’il nous faut corriger cette vision à partir de cette vérité contenue dans le dicton anglais du 19eme siècle : « Qui récolte le coton gagne 1, qui le file gagne 2, et qui le tisse gagne 3 ».

A nos yeux le volet industriel est sans doute second, mais nullement secondaire dans une politique haïtienne de développement. L’exemple modèle de Taiwan dont on continue de parler montre un développement industriel couplé à un développement agricole important (contrairement au modèle Caraïbe), et donc un grand équilibre agriculture-industrie. Au fond, reconnaissons-le, le président de la Cote-d’Ivoire n’avait pas tort d’énoncer le principe : « Une économie agricole, aussi diversifiée soit-elle, n’a jamais caractérisé un pays développé. Une autre étape est à franchir, elle se nomme industrialisation ». Pour dynamiser la croissance, il n’y a sans doute pas comme l’industrie : encore faut-il savoir de quels types d’industrie il s’agit.

Le pouvoir RDNP dans le cadre de son option libérale de l’économie de marché assortie de son souci de concilier libéralisme d’une part, intérêt national et justice sociale d’autre part, entend mener une politique de développement industriel selon un schéma directeur de l’état qui organise, oriente et dynamise l’initiative privée, tout en développant lui-même les actes d’accompagnement et d’assistance générale pour accélérer ce développement, dans le cadre d’une véritable stratégie industrielle de la nation haïtienne et d’une identification des axes du développement industriel haïtien."(Extrait du Programme du RDNP)

Le RDNP compte développer une véritable mystique de Production en mettant le peuple au travail afin de lui permettre de gagner dignement sa vie.Dans le cadre d’une stratégie rationnelle de croissance du PNB nous devons d’abord compter sur nos propres moyens. De manière purement pragmatique, l’inventaire des ressources déjà identifiées et disponibles en Haïti définit notre champ d’intervention. A partir des matières premières de notre sous-sol , des vocations de nos sols et de nos ressources halieutiques (poissons) nous pouvons générer de l’emploi et diminuer de manière considérable le taux de chômage qui est de 67% . Dans notre tour d’horizon sur nos possibilités de Production Industrielle nous ciblons nos grandes opportunités minières exploitables et rentables à court, à moyen et à long terme. Il nous plait d’exposer nos capacités de développement économique et d’élargissement du Marché du Travail grâce à l’industrialisation.

Le sous-sol haitien depuis l’époque des Indiens recèle des ressources minières qui se prêtaient déjà au moulage des ustensibles et des objets décoratifs en terre cuite tels que : jarre, canari, cruche, pot, statuette etc. La technique indienne de fabrication encore en application à Port Salut, mettant à profit l’argile qui abonde encore dans notre sous-sol, rend ces produits durs mais très cassants avec une faible valeur marchande. De nos jours l’industrie de la céramique a évolué, en lieu et place de l’argile très fagile, on utilise le KAOLIN qui offre beaucoup plus de résistance tout en se prêtant au moulage et au vernissage des pièces dont la demande est forte sur le marché de la construction telles que: bol de toilette, lavabo, bidette, carreau de céramique pour le pavage des bassins, des mûrs de la toilette, de la cuisine, aussi bien que du parquet des maisons. Mentionnons également dans l’industrie électrique la fabrication des isolateurs pour le support des câbles transportant les fils de courant à hautre tension et l’installation de Main Switch dans les maisons etc.

Le KAOLIN se prête à plusieurs emplois dans la production industrielle. En plus de l’industrie de la céramique nous pouvons citer les pâtes à papier. fiberglass, pigments, peinture etc. Le kaolin, un produit commercial international, est une roche argileuse blanche. L'élément le plus commun de sa composition est la kaolinite minérale de formule chimique Al2Si2O5 (OH)4. Les mines de kaolin sont généralement surmontées d’une épaisse couche d’argile que nous rencontrons ordinairement dans plusieurs points d’Haïti. Cependant, dans le cadre de cette évaluation scientifique en vue de l’augmentation de nos assiettes économiques propres à la réduction de la pauvreté en Haïti, il importe de braquer nos projecteurs sur deux Départements Géographiques d’Haiti capables de générer le pactole à partir de l’exploitation de deux précieuses mines de kaolin notamment : la Grande Anse( Latibolière) et le Plateau Central (Mirebalais).

Depuis 1922 la présence du Kaolin en Haiti a été signalée par George Steiger, Chimiste en Chef du United States Geological Survey. Un Laboratoire de Pittsburg du Bureau des Mines des USA avait aussi prélevé et analysé des échantillons de lignite. Signalons que le lignite est un substitut parfait du charbon. On peut s’imaginer le pas de géant que nous allons accomplir avec le RDNP au pouvoir dans le domaine de l’environnenent suite à l’élimination de la fabrication du charbon de bois.En 1976 la Compagnie SOFRELEC-SOFREMINES a identifié nos plus grands gisements de lignite notamment à Maïssade, Camp-Perrin et l’Azile. Aussi nous vous communiquons l’éloquent témoignage du BME ou Bureau des Mines et de l’Energie d’Haiti dans sa Publication # 3 datée d’Avril 1999:

"Ce gisement de charbon naturel est localisé à 11 km au Nord’Ouest de Maïssade dans le Département du Centre. Les réserves sont évaluées à 6,2 millions de tonnes à 2050 Kcal/Kg de pouvoir calorifique pour une superficie de 2,2 km2. Ces réserves peuvent être utilisées pour la production de 40 mégawatts d’électricité pendant une période de 13 à 17 ans. D’autre part il est recommandé la faisabilité du ciment à partir du Lignite de Maïssade et des matériaux sous-jacents. On peut étudier de même la possibilité de fabriquer, à partir du lignite des briquettes de charbon pour foyers domestiques."

Le Gouverment de Mirlande Hyppolite Manigat entend faire de l’Essor Industriel et Commercial la cheville ouvrière du Développement Economique et Social d’Haiti. En mettant en évidence les ressources de nos sous-sols, Mirlande Hyppolite Manigat envisage de fournir les matériaux indispensables à la reconstruction d’Haiti tels que : briques en argile pour les mûrs et le pavage de nos rues, tuiles en terre cuite pour les toits, comme à Miami, afin de nous écarter du danger des Dalles de béton, matériels sanitaires et objets décoratifs et d’usage domestique etc.

La mise en sac de notre charbon naturel et du Carbonate de Calcium de Calebassier (20.000.000 tonnes) et de Paillant (140.000.000 tonnes) propre à l’industrie de la peinture, sont autant de jalons qui seront posés pour écarter notre vaillante Force de Travail (6 millions), des mauvaises tentations de la nos rues, mettre leurs potentialités à profit en transformant Haiti en une véritable ruche bourdonnante , grâce à l’inauguration des CHANTIERS DE L’ESPOIR du RDNP.


Ensemble, ensemble jusqu'à la victoire finale
Jean Erich René
Ottawa le 14 février 2011