Un musée pour le président Manigat

  • Publication : lundi 21 juillet 2014 17:48

Du 4 au 16 juillet 2014, s'est tenue une exposition de livres et d’articles sur l’ancien président Leslie François Manigat, à la Bibliothèque nationale d’Haïti. Une occasion unique pour revisiter les auteurs préférés de l’éminent professeur et constater l’héritage légué par l’ancien président de la République.  Cette exposition rappelle la nécessité pour nos hommes et femmes d’État d’offrir aux générations futures des musées, des bibliothèques, des centres de documentation dépositaires de certaines de leurs archives et collections personnelles.

Entre des auteurs invités et des ouvrages produits par la veuve de l'ancien président Mirlande Manigat, ils sont environ une quarantaine d’ouvrages écrits par Leslie François Manigat qui prennent place sur les tables de la Bibliothèque nationale d’Haïti. Tout y est pour honorer la mémoire de cet illustre auteur, dont l’héritage doit s’inscrire dans la durée. 

Un bel hommage rendu à l’ancien président par la gardienne des livres et documentations du pays. Dommage que l’accès soit provisoire, et que l’ambiance du Mondial 2014 et les vacances ne permettent pas assez aux étudiants, journalistes et chercheurs d'en profiter.  Seul un musée disposant d’une collection permanente des œuvres authentiques et des copies pourrait répondre en permanence à ce devoir de mémoire.

Adieu l’histoire, dans un pays où les archives sont mort-nées.  En dehors des médias et des universités.  Et si les proches, les admirateurs, les amis ou partisans de nos leaders pensaient à leur dédier un coin de mémoire ?  Non pas pour la gloire souvent infertile, mais par redevance envers l’histoire, qu’il faudra illustrer.

 

Un musée pour Manigat

Une manière élogieuse pour le ministère de la Culture et la BNH de saluer la contribution de ce dernier à la pensée collective haïtienne. Une manière tout à fait intelligente pour inviter les générations actuelles et futures à se documenter dans les réserves de Manigat, afin de mieux comprendre un certain nombre de faits, de réflexions et de propositions.

Nombreuses sont les oeuvres, dont : « Les sciences sociales dans une société haïtienne en crise de mutation », « Le délicat problème de la critique historique », la série d’ « Eventail d’histoire vivante d’Haïti…. », « Mes dix premières années d’exercices du métier d’enseignement en Haïti », « Profil d’un candidat », etc. qui ornent  l’héritage de Manigat, aux côtés d’un dossier présentant l’arbre généalogique de l’auteur.

 

Sauver la mémoire des hommes et femmes d’État

Existe-t-il un musée à Bois-Caïman pour illustrer la genèse de la nation haïtienne ? Un musée à l’Arcahaie pour retracer l’histoire du drapeau national dans la forme et le fond ?  Un coin de mémoire dans le Sud du pays pour immortaliser la rencontre entre Pétion et Bolivar ?  Un musée ou une bibliothèque, des espaces de mémoire et de documentation pour éduquer et socialiser les futurs dirigeants politiques dans un pays où la critique est aisée? Envers et contre tous. Y compris une culture du respect et de la mémoire de ceux et celles qui ont fait l’histoire ?

Mis à part le Musée du panthéon national haïtien, pas un endroit dédié dignement et spécialement à Anacaona, Boukman, Toussaint Louverture, Jean-Jacques Dessalines,  Christophe, Pétion et tous leurs successeurs. Pas un seul chef d’État haïtien ne dispose d’une bibliothèque, d’un catalogue personnel, d’un site Internet sous forme de musée accessible au grand public.

Un musée pour le président. Un prêtre pour sensibiliser les proches, les  amis et  les fidèles de nos différents hommes et femmes d’État, pour la plupart encore vivants.  De Jean-Claude Duvalier à Préval, en passant par Henri Namphy, Prosper Avril, Jean-Bertrand Aristide jusqu’à l’actuel président de la République, Michel Joseph Martelly, tous ont une histoire à raconter, des objets à présenter au public et aux touristes, des souvenirs prestigieux ou funestes à immortaliser, des copies de documents authentiques à dévoiler, des correspondances à exhiber, des vêtements à exposer, des photographies et vidéos à diffuser dans un espace consacré à la conservation et à la diffusion d’objets témoins.

 

Source : Dominique DOMERÇANT - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. - lenouvelliste