Le président Manigat encensé à l’UniQ

  • Publication : vendredi 4 juillet 2014 16:57

Les obsèques du président Leslie F. Manigat auront lieu samedi à la chapelle de l'Institution des frères de Saint-Louis de Gonzague à Delmas 31-33, son ancien établissement scolaire. Avant cette cérémonie, l’Université Quisqueya a offert vendredi à sa mémoire un bouquet d’adieu, en présence de sa femme, de ses enfants, ses petits-enfants et d’autres membres de sa famille, tel le ministre de l’Education nationale, Nesmy Manigat.

A la voix de Jacky Lumarque, recteur de l’UniQ, se sont jointes celles de l’ex-ministre des Finances, Henri Bazin, du professeur Cary Hector, du constitutionnaliste Claude Moïse, de l’écrivain Frankétienne et d’une ancienne étudiante du professeur Manigat. Chacun à sa manière a rendu hommge au professeur, au politologue, à l’historien et à l’ami que fut Leslie François Manigat.

Nombreux sont ceux qui ont jugé bon de s’unir à l’université pour rendre ce dernier hommage à cet illustre homme. Citons l’ambassadeur de France en Haïti, Patrick Nicolosso, l’ancien Premier ministre Jacques Edouard Alexis, l'ancien ministre de la Justice, Bernard Gousse, l'ex-première dame Géri Benoît, les professeurs Patrick et Charles Tardieu le professeur Michel Hector, l’économiste Kesner Pharel, le PDG de la Unibank Carl Braun ; le directeur de Le Nouvelliste,Max Chauvet, entre autres personnalités.

Dans leurs propos de circonstance, messieurs Bazin, Hector et Franketienne ont rappelé combien le professeur et historien Manigat a su transmettre sa passion à ses étudiants. Sa verve a rassemblé des disciples, fidèles aujourd’hui encore, à sa cause nationaliste.

Claude Moïse, dans ses mots, a cité à plusieurs reprises l’un des maîtres vénérés de la pensée haïtienne, pour paraphraser le professeur Cary Hector : « Nous voulons faire comprendre à nos jeunes que de grandes choses ont été faites ici en dehors de la période de l’acquisition titanesque de l’Indépendance. Nous voulons faire comprendre à nos amis étrangers que l’apprentissage de la démocratie a commencé dès l’Indépendance et s’est poursuivi à travers des combats incessants pour maintenir l’idéal démocratique. Ce n’est pas d'aujourd’hui que datent les efforts de démocratisation de ce pays… Et donc, il y a quelque chose de valeureux, de sublime, d’exaltant, de surhumain dans l’expérience de la vie quotidienne haïtienne. Ce peuple doit être respecté. Ce peuple doit être honoré. Ce peuple doit être aidé.» Le président Manigat a tenu ces paroles en 2004 alors qu’il dirigeait une commission devant élaborer de nouvelles stratégies structurelles pour le pays en vue du bicentenaire de l’Indépendance. Cette commission avait alors parcouru les dix départements.

Au final, c’est un Jacky Lumarque ému jusqu’aux larmes qui a offert le bouquet d’adieu, son dernier, au président-politologue-historien et professeur. « Cher Leslie, Ayiti a fait un pas en avant avec votre venue sur son sol. Il en fait un de plus avec chacun des élèves que vous avez façonnés. Et ainsi de suite. Il appartient à chacun de nous d’assumer "le passage de témoin" et de prendre le relais d’Hercule pour aller au-delà de nos limites et continuer à mériter de vos enseignements. Pour continuer à être digne de notre destin. Vous n’avez pas eu la chance de voir le pays de vos rêves, le pays conçu par votre pensée organisatrice. Mais l’histoire n’est pas terminée. Vos idées contribueront à faire l’histoire au sens des hommes forts qui font l’histoire comme vous le répétiez vous-même. Et enfin, en ce qui concerne cette fière et rebelle petite Ayiti, signée Toma, quoi que vous voyiez et entendiez autour de vous aujourd’hui, souvenez-vous qu’elle n’a pas dit son dernier mot ! »

Cet extrait du discours du recteur de l’UniQ a su traduire la volonté de tous ceux qui ont assisté à cette journée organisée pour honorer une ultime fois Leslie Saint-Roc François Manigat. 

 

Source : Péguy F. C. Pierre - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.