Décès de Me. Martial Celestin

En tant que Secrétaire Générale du RDNP, j'ai le pénible devoir de confirmer le
décès survenu hier, samedi 5 février 2011, de Me Martial Célestin.


Il passera dans l'histoire pour avoir été, comme couronnement d'une carrière
d'enseignant et de serviteur public, en Haïti et à l'étranger, le Premier
Premier Ministre nommé aux termes de la Constitution de 1987. J'étais Sénateur
de la République à l'époque et je me souviens encore de la tension presque
défiante de mes pairs le jour où le Président du Sénat avait été appelé au
Palais National par le Président Leslie Manigat pour s'entretenir avec lui, en
collaboration avec le Président de la Chambre, à propos du choix à effectuer. Je
ne connaissais pas la décision du Président, mais mes collègues qui insistaient
pour que je la leur révèle, ne cachaient pas leur prédisposition à ne pas
accepter n'importe qui. La tension montait. Puis le Président du Sénat revint
pour annoncer que le Président Manigat avait nommé Me Martial Célestin.

Ce fut une manifestation de soulagement, de satisfaction et de déférence car Me
Martial jouissait d'une réputation d'intégrité, de sérieux auprès de ces
Sénateurs dont plusieurs d'entre eux avaient été ses étudiants à la Faculté de
Droit et des Sciences Economiques de l'Université d'Etat. C'était la
manifestation préalable à une approbation massive de ce choix. Je garde encore
le souvenir de cet hommage rendu au prestige d'un homme.

Mais pour nous, au RDNP, Me Martial c'était la figure emblématique, la
conscience et la mémoire du parti. Notre Secrétaire Général l'avait consacré "le
Patriarche" et il l'appelait familièrement "Patri", diminutif affectueux.


Il n'assistait presque plus aux réunions car l'âge avait eu raison de ses
forces physiques. Mais l'esprit demeurait vif et la mémoire alerte et lorsque je
l'ai vu pour la dernière fois, en décembre dernier, chez son fils (sa maison
avait été détruite lors du tremblement de terre), il me le prouvait, avec
malice, car il m'avait affirmé que la semaine précédente, il avait déclamé, de
mémoire, 108 vers de Victor Hugo !

Au sein du RDNP, nous nous inclinons devant sa dépouille. Les funérailles auront
lieu samedi prochain et, selon les dires de sa famille, il sera enterré à
Ganthier, sa ville bien aimée. Je demande à tous d'avoir, ce jour là, une pensée
émue  en hommage à  sa mémoire

Au revoir, Me Martial.

Adieu "Patri".


Mirlande Manigat
Candidate à la  présidence de la République d'Haïti