Mirlande Mangat – Point de Presse 5 avril 2011

Chers Compatriotes,

C’est une déclaration toute différente que je pensais faire, en ce mardi 5 avril. Et je sais que le pays aussi s’attendait à autre chose.

En effet, jusqu'à hier matin, il était connu de tous que j’avais gagné les élections présidentielles. Tard dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4, nous avons suivi les péripéties qui se déroulaient au centre de Tabulation avec les deux visites insolites du Président du CEP accompagné de 5 conseillers, particulièrement, celle de 11h du soir. Qu’allaient ils faire là-bas, à cette heure, alors que la loi électorale et une élémentaire décence, voire la prudence, leur interdisaient cette équipée nocturne?


En fait, nous n’allions pas tarder a l’apprendre: cette visite « champwel », effectivement, avait un but : falsifier des resultat qui répondent à une opération de type mafieux dans laquelle l’audace, la corruption, les intérêts, les promesses et les menaces ont jouer un rôle inégale dans notre histoire pourtant tourmentée et qui en a vu d’autres. Jamais auparanvant on n’avait assisté à ce véritable
hold up sur le pouvoir, avec toutes les méthodes du genre, mais revues et augmentées.

Nous sommes indignés mais pas abattus. Le sentiment qui m’habite n’est ni l’amertume, ni la rancœur, mais une profonde inquiétude pour l’avenir de notre pays. Particulièrement celui des jeunes dont certains sont abasourdis par ces méthodes et leur apparent succès, ces méthodes qui violent la morale publique et la morale tout court.

Nous avons mené le bon combat et offert a la population une espérance lucide pour un changement véritable.

Je remercie tous ceux qui m’ont accompagnée, soutenues, conseillée. Les membres de mon parti, Le RDNP, surtout la nouvelle génération, si éprouvés mais qui doivent de nouveau retrousser leurs manches pour poursuivre la lutte.

Les membres des formations alliés, COREH, Groupe 77, Kombit, qui inlassablement m’ont accompagné à travers tout le pays, ils m’ont accordé sans réserve leur temps, leur confiance, et les bienfaits de leur expérience politiqué.

Les innombrables associations de jeunes, de sportifs, de musiciens dont l’enthousiasme bénévole a été pour nous tous une source de rafraichissement et un espoir pour la relève générationnelle.

Les membres de toutes les Eglises du pays qui ont appuyé mes démarches au nom de la moralité et de l’intégrité, menacées.

A tous les mouvements de femmes qui ont épaulé une des leurs, confiantes dans son engagement pour la promotion égalitaires des femmes de notre pays.

Tous ceux qui connus ou discrets, à travers les 10 départements, 142 communes, 572 sections communales, plus de 12000 habitations m’on accordé leur confiance et leurs votes même si ces derniers ont été largement escamotés, volés.

Tous ceux qui m’ont aidée matériellement et financièrement parfois au prix de sacrifices, ce qui m’a permis de mener une campagne honnête mais sans grands moyens.

C’est avec émotion que je salue la mémoire de tous ceux qui sont tombés au cours de cette campagne et je renouvelle mes sympathies a leur famille.

On comprendra que je détache un nom, celui de mon époux. LFM, Il s’est volontairement tenu à l’ écart dans la campagne, me prodiguant conseils et critiques, encouragement dans l’intimité. Je lui dois d’avoir su éviter des erreurs de jugement sur les hommes et sur les choses de notre pays, grâce à son incomparable lucidité empreinte de vigilance dotée d’une étonnante capacité d’analyse.

Au lendemain de ce jour du 4 avril, je redis ce que j’ai toujours répété durant la campagne : pour faire de la politique, il faut aimer le pays et les haïtiens. De toutes mes forces, je continue à aimer ce pays et mes compatriotes. Mais je n’aimais pas l’état dans lequel il se trouvait. Le cœur lourd mais sans amertume, je me préoccupe de son destin tel qu’on le fabrique pour eux.

J’encourage les jeunes et les moins jeunes à venir s’inscrire au RDNP. Nous avons besoin de leur détermination, de leur fougue pour développer et promouvoir cette culture de parti qui nous fait défaut, Afin d’inculquer a leur entourage les principes de la démocratie, du courage et de l’intégrité en politique.

Je souhaite qu’à l’ avenir, des élections puissent être organisées avec transparence et crédibilité dans les institutions du pays, sans magouille expression du pouvoir des urnes et non de la puissance corrosive de l’Argent. Je ne saurais, en tant que patriote souhaiter autre chose a notre pays que le meilleur, même si je doute que ce meilleur soit actuellement en chantier.


Que Dieu veille sur Haïti !
Merci

Mirlande Mangat