Les Chantiers de l’Espoir : Eléments pour une Politique Sectorielle

Dans l’état critique de sous-développement ou le pays s’est enlisé, tout devient légitimement prioritaire à la fois. Tout en faisant face à la nécessité pratique d’établir la priorité des priorités pour répondre à la question « par quel bout commencer », la situation nous impose donc une attaque simultanée sur divers fronts, pour, ensuite, synchroniser les rythmes de progrès sectoriels et en intégrer les résultats progressifs en phases successives de développement. A chaque phase, le niveau de développement atteint dans chaque secteur sera coordonné pour servir de « rampe de lancement » à la phase suivante dont la cible dépendra  d’une projection réaliste des tendances en vue d’atteindre le niveau supérieur prévu dans le plan général de la nation. C’est là le caractère paradoxalement mais pragmatiquement « graduel » de la révolution pacifique que nous préconisons, pour opérer les changements de structure découlant de notre choix d’un projet de société démocratique, national et progressiste, en vue de résoudre, par étapes planifiées, les problèmes fondamentaux du pays profond, de manière à rendre possible le bonheur collectif du peuple haïtien dans et par le bonheur individuel de ses membres, sans dupe ni victime, sans exclusive ni discrimination.

Produire, comme impératif de salut public et comme bréviaire du gouvernement.

La tache du gouvernement va être de développer une véritable mystique de la production en mettant tout notre peuple au travail. Il faut une volonté politique pour ouvrir enfin les dossiers qui commandent notre avenir et, dans le cadre d’une stratégie de croissance, développer de toute urgence les forces productives de la nation par la mobilisation complète de toutes les ressources économiques disponibles.