Les Martelly chez les Manigat

 

Empreinte de courtoisie, la visite du couple présidentiel à la famille Manigat a permis de confirmer la tenue des funérailles officielles samedi de l’ex-président Leslie F. Manigat. Et de tordre le cou à des rumeurs ayant « outré » Mirlande H. Manigat.

10 heures 35. L’immense barrière de la Closerie des palmiers est ouverte. Dans la cour, Yves Mazile, l’élégant chef de protocole du palais national, guette l’arrivée du président Michel Martelly et de la première dame chez les Manigat. Le vent ne souffle pas. Les amandiers sont figés. « Il arrive !!! », crie trois minutes plus tard un garde du corps. Pas de bruit, pas de sirène hurlante dans ce quartier résidentiel de Marin où l’on semble être à l’autre bout du monde. Deux motocyclistes, entre ciel et poussière, roulent avant de couper les gaz. Le véhicule du couple présidentiel entre dans la propriété. Mirlande H. Manigat, l’épouse du feu ex-président Leslie F. Manigat, debout à l’entrée du grand salon, attend ses visiteurs. Les embrassades, les petits mots de sympathie, d’introduction d’autres membres de la famille éplorée sont observés par des journalistes gardés à distance.

 

Dans une pièce où il y a une imposante photo d’un général, grand-père de Leslie Manigat, Michel Martelly et Mirlande Manigat, deux farouches adversaires politiques déposent leurs différends, un instant, pour évoquer la mémoire du disparu. En toute civilité. Des minutes filent. Un rire d’homme. Des éclats s’en suivent. D’autres échos de rire transpercent les persiennes. Ils arrivent dans la cour où la chaleur monte. Au bout de trois quarts d’heure, le cortège présidentiel s’ébranle. Les salutations d’avant-départ et d’un rendez-vous pris aux funérailles ponctuent l'au revoir.

 

Sollicité, le président Michel Joseph Martelly souligne qu’il « était opportun de payer un tribut de respect à la famille » à l’occasion du décès du professeur, du président Leslie Manigat, un « grand homme ». « C’est un monsieur que j’ai apprécié », confie Michel Martelly, ajoutant qu’il est « normal que le président de la République vienne saluer la veuve, les parents, leur présenter ses condoléances, raffermir les liens ». « Parce que nous sommes une seule famille », soutient Michel Joseph Martelly, qui révèle avant de grimper dans sa jeep « qu’il y aura des funérailles officielles pour le président Manigat ». 

Mirlande H. Manigat confirme : « Les funérailles nationales auront lieu samedi, probablement en l’église St-Pierre ». Rien de plus. Pas d’interview. Pas de commentaires sur cette visite. Quelques heures plus tôt, au journal Le Nouvelliste, la constitutionaliste, patronne du RDNP et ex-première dame, s’est dit « outrée » par des rumeurs véhiculées sur les réseaux sociaux prétendant qu’elle avait refusé de recevoir le président Michel Martelly chez elle en visite de sympathie. « A aucun moment je n’ai refusé de recevoir le président Martelly », confie-t-elle au journal. 

Entre-temps, Yves Mazile, le chef du protocole du palais national, révèle que « le cérémonial pour les funérailles de l’ex-président Leslie F. Manigat est en cours d’élaboration ». 83 ans, l’ex-président Leslie Manigat, éprouvé il y a trois ans par une fracture du col du fémur, avait le chikungunya. « Il est mort dans son sommeil. On a constaté cela à 4 heures du matin », avait expliqué Mirlande Manigat, révélant que le chikungunya « a accéléré le départ ». 

 

 

Source: Roberson Alphonse - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.